Tel était l’adage érigé en religion par son inventeur, Colin Chapman, lorsqu’il a conçu la SuperSeven.
Historique
Colin Chapman, vous connaissez ? Oui, c’est bien lui le fondateur de Lotus et le génial inventeur de la Seven qui a fait sa renommée. A l’époque (1957), il était parti du principe que pour gagner des courses, il fallait qu’une voiture soit puissante mais surtout extrêmement légère. Pour lui, elle ne devait disposer que du strict minimum ; d’ailleurs, il avait pour habitude de dire qu’une bonne voiture de course devait s’arrêter de fonctionner si on lui retirait la moindre pièce… Vous commencez à saisir le concept ? Depuis 1973, les brevets de la Seven sont passés sous le giron de Caterham, l’un des fournisseurs emblématiques de Lotus, qui continue aujourd’hui de faire vivre cette belle histoire…
Son nom, Superlight 120, traduit 120 ch. pour 535 kg, soit le rapport poids puissance d’une Porsche Cayman
Découverte
Notre exemplaire d’essai est l’une des dernières séries spéciales, une Superlight 120, propriété de Claude Roeser avec qui nous avons passé une agréable après-midi ensoleillée à parcourir, cheveux au vent, nos belles routes de campagne. Son look de batracien, avec ses yeux proéminents en guise de phares et ses ailes à l’ancienne, est inimitable et attire tous les regards sur son passage… Bref, on ne passe pas inaperçu derrière son volant !
Technique
Son châssis-poutre est constitué d’aluminium et adopte des dimensions réduites avec une longueur de 3,38 m et une hauteur de 1,10 m. Elle emprunte son moteur à la Ford Focus puisqu’il s’agit du 1,6 l Sigma, un moteur essence moderne, fiable et sans histoire. Sa direction et ses freins sont dépourvus de toute assistance, histoire de faire encore plus corps avec la mécanique ! Ses suspensions avant sont inspirées de la compétition avec une double triangulation alors qu’à l’arrière l’essieu De-Dion commence à dater. Ajoutons encore que notre modèle était chaussé de pneus Avon 15’’ particulièrement adhérents et nous en avons déjà fini avec la technique. Simple, on vous dit !
Le crédo de Collin Chapman était « Une bonne voiture de course doit s’arrêter de fonctionner si on lui retire la moindre pièce ! »
Conduite
L’installation à bord, toit en place, c’est mission quasi impossible pour des gabarits de plus de 1,80 m. Mode d’emploi : on passe la jambe droite entre le siège et le volant, on se replie sur soi en baissant la tête et en se laissant glisser sur le siège… Une fois assis, il ne reste plus qu’à rentrer la jambe gauche, qui est toujours dehors, et là, il vaut mieux être très souple… Bref, j’ai de la chance, ça passe tout juste ! A partir d’ici, on entre dans un univers qui fleure bon la compétition d’antan : position allongée au ras du sol, siège-baquet et harnais de sécurité, petit volant vertical, levier de vitesses minuscule qui se manie du bout des doigts et une vue imprenable sur le long capot flanqué de ses roues avant bien visibles… comme sur une monoplace ! Moteur… on roule… Toutes les commandes sont fermes et précises, et on ressent tout ce qui se passe sous les roues via le volant et … les fesses ! Le moindre caillou se sent, se voit et s’entend lorsqu’il claque sur la carrosserie ou termine sa course dans l’habitacle ; au point que, décapoté, il vaut mieux porter des lunettes de compétition à l’ancienne qui protégeront aussi des tourbillons du vent (eh non, ce n’est pas que pour le look !).
La conduite d’une telle machine devient vite du pilotage et, pour peu que l’on en ait les bases (ce qui est conseillé), on se prend à attaquer les routes de campagne comme les spéciales de la Targa Florio !
C’est littéralement la conduite à l’état pur, alliant les sensations de pilotage d’un kart, un vrai, à celles d’une moto, pour l’impression de liberté qu’elle apporte. Et le plus sympa dans cette histoire, c’est que l’on n’a pas besoin de braver les excès de vitesse pour se faire plaisir, ni de débourser une somme déraisonnable pour y accéder. Décidément M. Chapman était non seulement génial en son temps mais aussi visionnaire, tout simplement…
Spécifications