Jaguar réinvestit le segment des berlines moyennes avec une nouvelle réalisation 100% maison. Belle, technologique et performante, la nouvelle XE peut-elle rivaliser avec les allemandes qui règnent sur le premium ?
Les ventes du groupe Jaguar Land Rover sont au beau fixe (+9% en 2014), merci le Range Evoque ! Cependant si les Range Rover ont la cote, mode des SUV oblige, les berlines de Jaguar ont encore du mal à s’imposer (77,000 unités en 2014)… Il était donc capital de dynamiser leurs ventes avec la venue de la nouvelle XE, la « petite » Jaguar qui a pour tâche de ratisser large en lorgnant sur le marché du leasing par exemple.
Classe et modernisme
Contrairement à la X-Type qu’elle remplace, la XE bénéficie d’un design contemporain, calqué sur les dernières XF et F-Type. Sympa !
Son style s’imprègne de classe et de sportivité, les ingrédients typiques des réalisations britanniques, mais aussi d’une dose de modernisme bienvenue.
La face avant intègre le nouveau regard de la marque – évoquant l’agressivité féline – alors que sa ligne s’élance depuis un court porte-à-faux avant pour finir sur une poupe classique de berline trois volumes. Visuellement, la XE se positionne entre une BMW série 3 (pour l’avant) et une Audi A4 (pour la poupe), ce qui est plutôt flatteur. L’habitacle reprend la sobriété de sa robe mais en plus sérieux encore ; on espérait un peu plus d’originalité mais c’était sans compter avec les enjeux commerciaux… Interdiction de se louper !
Châssis aluminium & Moteur Ingenium
Sa devancière devait sa carrière en demi-teinte à une plastique vieillotte mais aussi à des dessous roturiers de Ford Mondeo. Aïe ! Jaguar a retenu la leçon et, cette fois, n’a pas lésiné sur les moyens en développant non seulement une toute nouvelle plateforme en aluminium – une première dans le segment – mais aussi une nouvelle gamme de moteurs diesel et essence (pour 2016) qui porte le label Ingenium. Le résultat donne une berline moderne à la masse contenue et parfaitement équilibrée (50/50).
On ne s’étonnera donc pas de ses prestations routières de premier ordre et de sa consommation modérée (6,0 l/100 km en moyenne).
L’intérieur profite d’une qualité perçue et de matériaux de belle facture (notre exemplaire disposait d’une planche de bord recouverte de cuir), le tout agrémenté d’un design sobre et épuré. Il s’en dégage cette très subjective impression de classe et de bien-être, ô combien importante dans la catégorie. La technologie n’est pas oubliée avec le nouveau système d’info-divertissement qui se pilote aisément mais qui pèche par l’absence d’une commande hardware du genre i-Drive ou MMI.
Dynamique et sportive
Derrière son superbe volant, on appréciera une position de conduite idéale et le maintien du siège sport aux multiples réglages. Le moteur diesel est un peu sonore à basse vitesse mais se fait oublier ensuite. S’il n’aime pas trop monter au-delà de 3500 tours/min, son punch à bas et moyen régimes autorise des relances vigoureuses, surtout quand il est accouplé à l’excellente boîte automatique 8 vitesses ZF, un modèle de douceur et de réactivité.
Sa direction précise et directe, sa tenue de route dynamique et agile sont des qualités marquantes
Cependant il faudra composer avec un confort de suspension un peu ferme, ce qui semble logique car nous disposions de la version R-Sport chaussée des grosses jantes de 19 pouces, soit l’équivalent d’une série 3 pack M ou d’une A4 S-line. D’ailleurs ces dernières doivent s’incliner face au comportement joueur et sportif de la XE, un beau compliment ! Voilà enfin une véritable alternative pour rouler différent et en toute confiance grâce aux 3 ans de garantie et d’entretien gratuit. Welcome XE !