Après une première journée d’introduction à ce road trip, je quitte Evora en direction du Centre du Portugal. Ma destination du jour est la « Serra da Estrela », la région montagneuse du Portugal, où j’ai réservé une chambre à l’auberge de jeunesse locale.
Estremoz
En quittant Evora vers 9h30 du matin je décide de faire un dernier tour de la ville avec ma R 1250 RT, histoire de m’imprégner de son ambiance. Ce faisant je parcours les ruelles étroites de la vieille ville, la chaussée est visiblement très ancienne avec des pavés saillants et mal ajustés, c’est l’occasion de constater le grand confort des suspensions pilotées de la RT qui se jouent de ces difficultés sans souci. La météo est bonne, le soleil brille mais la température oscille entre 16 et 18 degrés, ce qui m’incite à faire une brève halte pour enfiler un sweat au-dessus du seul t-shirt que je porte sous ma veste de moto. Comme la veille, j’avais programmé le GPS pour éviter les autoroutes, ce qui me fait découvrir des routes secondaires de bonne qualité, faites de longues lignes droites et où trafic est quasi inexistant. Je profite des qualités de ma RT et j’avale les kilomètres sans difficulté jusqu’à ma première étape, Estremoz, une petite ville sympathique avec son château haut perché sur une colline. Estremoz est un important centre potier de l’Alentejo dont la notoriété remonte au XVIᵉ siècle. J’en fait vite le tour et m’arrête pour me dégourdir les jambes et effectuer quelques clichés.
On quitte l’Alentejo
En quittant Estremoz je me dirige vers la région du centre du Portugal. Je continue ma route à bonne allure tout en profitant des paysages. La température tarde à monter et, malgré la bonne protection au vent qu’offre la bulle ajustable de la RT, je suis bien content d’avoir enfilé mon sweat quand le soleil est masqué par les nuages. J’arrive sur Portalegre qui se situe à juste avant la région du centre et je profite d’une halte carburant pour prendre un petit café accompagné du classique « pastel de nata », la pâtisserie typiquement portugaise que j’affectionne depuis tout petit. La ville se concentre sur le haut d’une colline, une constante des villes médiévales qui y bâtissaient leur forteresse pour assurer leur protection stratégique. Celle de Portalegre date du 13ème siècle et fût érigée sous Denis 1er.
Rencontre avec une Youngtimer
Je me permets une petite parenthèse pour vous faire part d’une anecdote bien sympathique, celle d’une Opel Kadett GSI 16V dont le propriétaire faisait le plein à la station service où je prenais mon petit café en terrasse. Je n’ai pu m’empêcher d’aller à sa rencontre dès que je l’ai aperçue ! Bien m’en a pris car son histoire est assez étonnante… cet exemplaire avait été acheté neuf en Suisse où il résidait il y a 28 ans et est presque entièrement d’origine. Seules les jantes et le silencieux arrière ne correspondent pas à la définition originale, et sont donc facilement réversible. Par contre la grande surprise réside dans son kilométrage qui totalise plus 450.000 km et cela avec une mécanique inchangée et 100% d’origine, impressionnant!
Le Centre du Portugal
Je quitte l’Alentejo en route vers Covilhà, la ville qui se trouve en bordure de la Serra da Estrela est, elle aussi, située à flanc de colline. Mais avant d’y arriver j’ai fait une pause déjeuner à Castello Branco, une grande ville de près de 60.000 habitants et à laquelle je n’ai pas trouvé de charme particulier. Une constante dans cette partie du pays est l’excellent rapport qualité / prix des repas servis dans les restaurants et autres bistros, mon repas m’est revenu à 7,50 EUR ! A partir de cette étape la topographie de la route change pour adopter plus de courbes tout en gagnant en relief… je découvre les capacités d’agilité de la R 1250 RT pour ma plus grande satisfaction. Ce faisant je m’approche de Covilhà qui est illuminée par le soleil de fin d’après-midi, une ville charmante et très bien entretenue. C’est le cadre de ma dernière pause où je déguste un « bolo de arroz » avec Galão (le lait russe à la portugaise) avant de filer vers la Serra da Estrella.
Joyeuse auberge
Après de belles routes de montagne qui tournicotent comme celles des cols du tour de France, j’arrive enfin à l’auberge de jeunesse qui se trouve au lieu dit « Penha da saude » à l’entrée de la Serra da Estrela. La météo a changé sur les quelques kilomètre de l’ascension, il fait 10 degrés et nuageux… je suis de retour au Luxembourg ?!
Après avoir pris possession des lieux, je me convainc d’aller faire un petit jogging histoire de garder la forme et découvrir les alentours. Il fait frais et je m’habille en conséquence mais j’avais pas prévu de quoi me protéger de la pluie! Bref, mon jogging se solde par une petite douche fraîche de 30 minutes mais je me console avec la bonne douche bien chaude dans ma salle de bain qui m’aura fait le plus grand bien. Il est temps d’aller dîner et je vais déguster une bonne paëlla préparée sur place pour un groupe d’étudiants du programme Erasmus qui a élu domicile dans l’auberge pour la nuitée. Je profite du repas pour faire la connaissance de Rodrigo, un brésilien de passage au Portugal qui compte faire un trail le lendemain et qui m’invite à l’y accompagner! L’ambiance est bon enfant avec de la musique pendant le repas et même une séance de danse « disco » après. Il se fait tard, la fatigue de cette longue journée se fait sentir et je me dirige vers ma chambre pour un bon gros dodo car demain j’ai un trail à faire !