De nos jours, l’épidémie des SUV est telle que même la marque des tifosi du « Cuore Sportivo » vient d’y succomber… Stelvio, le plus haut col routier des Alpes italiennes est désormais aussi le premier SUV de la marque au Biscione !
A l’image de sa petite sœur Giulia, le Stelvio s’est longuement fait attendre… au point qu’on finissait par se demander si ces rumeurs de SUV étaient bien fondées ! Finalement c’est au mois de novembre dernier que nos doutes ont été balayés par une grande claque, celle que nous a assené le Stelvio Quadrifoglio qui se dévoilait au salon de Los Angeles. C’est qu’avec ses 510 ch et sa transmission intégrale il s’attaque d’emblée au Porsche Macan Turbo !
Esthétique inspirée
Qui dit Alfa Romeo, dit « bella macchina » et le Stelvio, bien que SUV, répond sans complexe à cette définition grâce à une plastique des plus aguicheuses. De fait, le design du Stelvio plait d’entrée de jeu et ce n’est pas un hasard puisqu’il s’inspire fortement de la Giulia dont l’esthétique est très appréciée. Les éléments les plus flagrants sont évidemment les faces avant et arrière avec des optiques et une calandre caractéristiques des nouveaux codes du style Alfa Romeo. Sa ligne, elle, se rapproche davantage de la Maserati Levante ou du Porsche Macan qui est sa cible toute désignée.
Ses formes sensuelles alternent les galbes, avec des ailes bien marquées, et les arêtes qui sculptent ses portières en suggérant une taille féminine… pas de doute, son style est bien latin !
Vie à bord
Lorsque l’on pénètre dans son habitacle, la ressemblance avec celui de le Giulia se poursuit, notamment sa planche de bord qui reprend, presque à l’identique, l’aménagement des instruments de bord, l’écran multimédia et la console centrale… On croirait à un simple copier-coller mais tout est pourtant spécifique ! Une chose qui se confirme en observant les cotes de l’habitacle qui sont plus généreuses que celles de sa cadette, surtout dans le compartiment arrière. Le dessin du mobilier de bord est soigné et bien présenté mais il s’en dégage toutefois une sensation qualitative moindre que chez les réalisations germaniques premium. Difficile de mettre le doigt sur ce qui cloche vraiment mais c’est le feeling général qui s’en dégage… Les ajustements sont pourtant corrects, à moins que ce ne soit le rendu de surface ou le touché de certains matériaux ? Bref, des broutilles pour certains, par pour d’autres !
Conduite hyper dynamique
Notre modèle d’essai était équipé du 4 cylindres Diesel 2.2l de 180 ch associé à l’excellente boîte automatique ZF à 8 rapports, le tout entrainant les 4 roues de cette version Q4 (il existe aussi en propulsion à 2 roues motrices). Ce tandem mécanique convient à ravir au Stelvio qui s’est montré très vigoureux dans ses accélérations et ses relances. Et c’est d’autant plus réjouissant que ces prestations se marient parfaitement au dynamisme du châssis qui se révèle l’un des meilleurs du segment. En effet, s’il y a un domaine où le Stelvio brille particulièrement c’est bien celui du comportement routier qui, non content d’être d’un très haut niveau, renvoie à son conducteur son lot de sensations.
Le comportement routier du Stelvio est d’un très haut niveau et renvoie à son conducteur son lot de sensations
Une caractéristique déjà rencontrée chez la Giulia mais qui surprend ici compte tenu du gabarit de ce gros bébé. Ce dynamisme peu commun chez un SUV est à mettre au crédit d’un poids particulièrement contenu (1584 kg) et d’une direction hyper directe qui, comme chez la Giulia, réagit instantanément, voire trop promptement aux injonctions du conducteur. D’ailleurs, cette hyperréactivité nous ferait presque dire que le Stelvio en fait un peu trop au risque de paraître un chouia artificiel pour les puristes. Mais ne boudons pas notre plaisir pour une fois qu’une voiture est plus dynamique qu’espéré !
Un bon début…
Tout cela est finalement de très bon augure pour la carrière du tout premier SUV de la marque de Milan, d’autant qu’il jouit d’un bon niveau d’équipement au regard des tarifs réclamés. Cependant, pour se positionner durablement parmi les leaders du segment, Alfa Romeo devra encore travailler certains domaines comme la technologie embarquée (système multimédia peu évolué, offre limitée des assistances à la conduite, etc.) et le niveau de raffinement global de son habitacle – la très subjective qualité perçue – qui ont du mal à tenir la comparaison avec les meilleures réalisations allemandes. Par contre, le Stelvio pourra compter sur une caractéristique unique pour booster ses ventes, l’émotion dégagée par les produits au Quadrifoglio qui disposent de cette capacité à envouter les fans de cette marque mythique !