Après une longue attente, la dernière génération de la Civic a enfin droit à sa fameuse déclinaison Type R. D’après Honda, cette dernière évolution promet d’être la traction la plus rapide de tous les temps… Vérification !

Type R chez Honda correspond à RS chez Audi ou Motorsport chez BMW, soit la forme la plus extrême de ses véhicules sportifs. Aussi, la Civic type R est une vieille connaissance de votre serviteur puisqu’ayant possédé la précédente version et testé la première à maintes reprises… Ces bolides incarnaient les compactes sportives pures et dures qui, à l’époque, donnaient des sensations mécaniques inédites dans leur catégorie. La raison était le fameux système VTEC qui basculait le profil des arbres à cames d’admission sur une levée extrême à haut régime. Passé 5500 tours/min, le moteur se transfigurait avec un effet « turbo » dans une folle frénésie pour chasser le rupteur fixé à plus de 8300 tours/min, le tout accompagné d’une sonorité de moteur de course… Que de bons souvenirs !

VTEC Turbo

Cependant le VTEC seul ne pouvait plus faire face à l’arrivée massive des moteurs essence turbo à injection directe. Aujourd’hui, le moindre 2.0l turbo produit près de 300 ch alors que le 2.0l atmosphérique de la précédente Civic Type R plafonnait à 201 ch ! Les japonais n’ont pas cru à cette technologie et ont pris du retard pendant que les européens peaufinaient déjà leurs moteurs… Les amateurs du genre auront donc dû ronger leur frein avant de voir arriver cette fameuse Type R turbo ! Si la puissance de 310 ch et le couple de 400 Nm de son nouveau moteur ne déçoivent pas, ils ne sont pas non plus exceptionnels (rappelons les 381 ch de la Mercedes AMG A45). Mais au-delà des chiffres, tout le monde sait que la puissance n’est rien sans contrôle… Il est donc important de replacer le contexte, surtout lorsqu’on considère que la Civic a su rester légère avec à peine 1382 kg sur la balance et qu’elle demeure une traction.

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Une approche radicale

Découvrons les solutions techniques adoptées par la nouvelle Type R pour extraire un maximum de performance mais aussi de plaisir de pilotage… Bien sûr, il y a le nouveau moteur 2.0l VTEC Turbo mais il ne faut pas oublier tout le reste. A commencer par une boîte de vitesse manuelle parfaitement étagée, un différentiel autobloquant, des suspensions pilotées, des freins Brembo surdimensionnées et un package aérodynamique qui a fait l’objet d’études approfondies en soufflerie. Certes pas très esthétiques, ces appendices aérodynamiques c’est du jamais vu sur une compacte de grande série. Et pour prouver au monde entier qu’il était allé au bout de sa réflexion, le constructeur nippon a tenu à démontrer la vélocité de son bolide sur la boucle nord du Nuerburgring en battant le record du tour des tractions en 7’ 50’’ avec des pneus de série et non des gommes « racing » comme ses concurrents… (Ndlr. record récemment battu par la Golf GTI Clubsport « S » sur un circuit légèrement modifié).

Une intensité rare

En découvrant la Type R je me dis que son look est un peu « too much » et qu’elle aurait gagné en discrétion sans… mais ces ailerons et autres déflecteurs sont indispensables pour la garder sur la route à haute vitesse puisqu’elle pointe à 268 km/h ! Soit, je fini par m’accommoder de ce look guerrier et un tantinet « Jacky » puisque c’est pour la bonne cause, mais que ce fut dur de convaincre ma moitié de s’y installer… la discussion fut intense ! En découvrant l’habitacle, l’autre surprise visuelle vient des sièges avant de couleur rouge alors que le reste de la sellerie est noire… cela m’aura valu une autre réflexion de madame à laquelle j’ai coupé court en prétextant qu’une fois assis dessus cela ne se voit plus ! Bref, maintenant que tous ces obstacles sont balayés, il est grand temps de prendre les commandes et là c’est la récompense ! Déjà, la position de conduite a été améliorée grâce à une hauteur d’assise abaissée de 30mm. Ensuite l’environnement de conduite est « spot on » avec un levier de vitesse parfaitement implanté et des pédales bien disposées pour le talon-pointe. Des détails qui deviennent capitaux lorsqu’on est « à l’attaque » !

Honda a démontré la vélocité de son bolide sur la boucle nord du Nuerburgring en battant le record du tour des tractions en 7’ 50’’

Dès les premiers mètres je comprends que je suis bien à bord d’une Type R. Les sièges super enveloppants, la suspension dure et sautillante, la précision et le verrouillage ferme de la boîte sont autant d’indices pour me le rappeler. Pourtant la sonorité du moteur me semble quelconque, une chose qui évoluera dans le bon sens au fil des kilomètres et des accélérations. Car comme toute Type R c’est en la menant à la cravache que l’on découvre toutes ses qualités… D’abord son moteur turbo qui pousse très fort et accepte de monter à 7000 tours/min sans faiblir là où ses concurrentes s’étouffent déjà. Ensuite le feeling de sa boîte de vitesse digne de celui d’une (ancienne) voiture de course, son train avant incisif et tranchant comme un scalpel, sans oublier sa suspension durcie en mode sport et ses sièges baquets au maintient parfait. En mode « attaque » cette Type R requiert de son pilote un niveau de concentration total et restitue alors des sensations de conduite d’une rare intensité, lui permettant de faire parfaitement corps avec sa machine. C’est simple, de toutes les compactes sportives actuelles, la Civic Type R est sans conteste la plus radicale car restituant à son pilote les sensations les plus extrêmes. Finalement n’est-ce pas plus important qu’un chrono sur une feuille de temps d’un circuit ?

Fiche technique