A ses débuts, la RCZ c’était un « beau petit coupé » sympa mais pas vraiment sportif… Mais alors que la fin de sa production est annoncée, PSA a décidé de couronner sa carrière en lui greffant une mécanique très affûtée… Place au sport !
Apparue en 2009, la RCZ s’est surtout vendue pour son look flatteur, un brin inspiré d’une certaine Audi TT. En effet, ses aptitudes sportives et les capacités de son excellent châssis n’ont jamais été exploitées à leur juste valeur, la faute à des motorisations trop sages. Du coup, les amateurs de vraies sportives l’ont zappée au profit d’une certaine Mégane RS, nettement plus banale stylistiquement parlant et autrement plus performante. Alors que sa carrière s’achève, Peugeot se réveille enfin et, dans un sursaut d’orgueil, nous « pond » cette inattendue version « R ».
Aurait-elle finalement hérité des gênes de sportive qui lui ont manqué jusqu’à présent? C’est pour déchiffrer cette énigme que nous l’avons testée !
Le look qui fait tout… ou presque !
Un coupé c’est avant tout une belle ligne, au détriment des aspects pratiques et, parfois aussi, de l’efficacité sportive. Dans le cas de la RCZ, il faut bien avouer que son design ne laisse pas indifférent avec sa face avant particulièrement agressive, sa silhouette trapue et, surtout, son pavillon à double bossage qui rappelle les belles réalisations de Zagato. Bref, si son look est plutôt réussi, son habitacle étriqué est nettement moins exclusif avec une planche de bord puisée sur une banale 308 d’ancienne génération… Aïe ! Heureusement, la qualité de sa finition et la présentation soignée de son intérieur lui assurent un certain standing. Elle se rattrape aussi avec un beau volume de coffre, mais là n’est pas la question car ce qui nous intéresse ici c’est son penchant pour la performance.
Spécifications « Racing »
Peu sportive en tenue de ville, la RCZ l’était pourtant en piste au travers de ses multiples participations aux 24 heures du Nürburgring. Peugeot Sport avait en effet développé une version course de la RCZ qui a remporté à trois reprises sa catégorie au double tour d’horloge de la Nordschleife ! Il n’en fallait pas plus pour décliner une version routière à son image et, cette fois, véritablement sportive. Côté moteur, le choix s’est naturellement porté sur le 1,6l THP turbo essence à injection directe boosté au maximum pour atteindre 270 ch. et 330 Nm. Des valeurs exceptionnelles qui font de la RCZ-R la Peugeot de série la plus puissante de tous les temps. Et pour bien exploiter tout son potentiel, la transmission profite d’une excellente boîte manuelle associée à un différentiel autobloquant Torsen. Les puristes apprécieront ce détail tout comme l’étagement idéal des 6 rapports puisqu’on tape le 250 km/h « à fond de six » au régime maxi. Sympa ! Ajoutons encore de gros freins à étriers fixes Brembo à l’avant, des jantes de 19’’, une suspension raffermie, une hauteur de caisse rabaissée et on comprendra les ambitions de la marque… Mais cela donne quoi sur la route ?
Comportement sportif
Installé aux commandes dans ses magnifiques sièges baquet aussi enveloppants que confortables, on regrette cependant la position de conduite imparfaite car compromise par l’implantation de l’ensemble volant / instruments de bord. En effet, la planche de bord de berline dispose d’une inclinaison qui gène la lecture des instruments si l’on choisit de s’asseoir bien bas. Le petit volant cuir agréable, mais pas très beau, commande une direction directe et précise qui transmet un bon feeling du train avant. La suspension (non pilotée) est ferme avec un bon compromis entre efficacité et confort – pour autant que la route ne soit pas défoncée – et les gros freins ralentissent l’auto de manière efficace et endurante.
L’équilibre du châssis, la rage et le son du moteur, l’étagement parfait de la boîte de vitesse et la motricité sans faille (Torsen), incitent à attaquer dès que la route se met à tourner… Un régal !
Finalement, cette RCZ-R nous a fait revoir notre jugement sur le « beau petit coupé » qui passe du stade de lionceau à celui de véritable fauve. Cerise sur la gâteau, la belle homogénéité de ce coupé exclusif donne le choix entre une conduite nonchalante en ville ou le pilotage sur route sinueuse, voire même sur circuit. Si elle vous tente, dépêchez-vous, sa production s’achèvera fin 2015 et elle ne sera pas remplacée dans l’immédiat !
Spécifications
Photos: Peugeot