Après 4 ans d’inactivité, TVR revient sur le devant de la scène avec ce tout nouveau modèle qui symbolise à lui seul le retour aux sources de la voiture de sport dans sa plus pure expression.
TVR, cette marque anglaise qui existe depuis 1947, a pour réputation de construire des voitures de sport dans la plus pure tradition avec, en prime, un design hors du commun. Pratiquement disparue de la carte après son passage entre les mains du Russe Nicolay Smolensky, elle renait de ses cendres aujourd’hui sous la houlette d’un consortium d’homme d’affaires anglais.
De solides bases
Relancer une marque automobile n’est pas une mince affaire, surtout lorsque cette dernière est riche d’un passé aussi fouillé et controversé que l’est celui de TVR. Aussi, pour bien faire les choses, les nouveaux propriétaires n’ont pas lésiné sur les moyens en impliquant ni plus ni moins que l’un des meilleurs motoristes de Formule 1, Cosworth et Gordon Murray, le plus génial ingénieur que la Formule 1 ait connu, et accessoirement père de la fameuse McLaren F1.
Lignes sobres mais inspirées
Le style de la nouvelle Griffith s’inspire des dernières TVR tout en y ajoutant une sobriété certaine. Si le profil est très classique avec des proportions parfaites alliant un long capot à une poupe courte et trapue, les faces avant et arrière ont une connotation asiatique avec un nez inspiré de la Mazda RX-7 Mazdaspeed et un popotin fort proche de la future Toyota Supra. Le tout apparaît un peu consensuel au regard des précédentes TVR mais c’est probablement voulu pour ratisser plus large dans la clientèle des voitures de sport allemandes…
Equilibre châssis et aérodynamique
Si vous connaissez la McLaren F1 et les préceptes de son géniteur, vous comprendrez que la nouvelle TVR Griffith base l’efficacité de son comportement sur la sobriété technologique de sa conception plutôt que sur les avancées électroniques des aides à la conduite. En effet, l’ABS et le contrôle de la traction sont les seules assistances présentes et l’ESP brille par son absence… Alléluia ! Pour arriver à proposer une voiture sans ESP, Gordon Murray a travaillé sur le poids, l’équilibre des masses et une aérodynamique à effet de sol. Résultat des courses, 1250 kg répartis 50/50 et un fond plat courant sous l’intégralité du châssis et se terminant par un extracteur qui aspire la voiture au sol à haute vitesse. C’est aussi simple que ça !
Construction iStream
Pour arriver à ce résultat, Gordon Murray a mis en application son architecture iStream révolutionnaire (le châssis et la carrosserie sont constitués de carbone, d’aluminium et d’acier) qui associe les technologies de légèreté et de rigidité issues de la F1 à un haut niveau de sécurité. Le tout étant mis en œuvre dans un nouveau processus de fabrication aussi révolutionnaire qu’était la construction à la chaîne de la Ford T ! Ce nouveau processus extrêmement simplifié et flexible permettrait de réduire la taille, et donc les coûts, de l’usine d’assemblage de près de 80%… Bonne nouvelle pour un constructeur de voitures de sport dont les volumes de production sont très faibles !
Moteur et transmission « Old School »
Pour la partie mécanique, la nouvelle Griffith fait appel à des solutions éprouvées pour favoriser non seulement la fiabilité mais surtout le plaisir de conduite. C’est ainsi que l’on retrouve un bon V8 5.0l atmosphérique issu de la Ford Mustang et amélioré par Cosworth pour atteindre un rapport poids puissance de 400 ch/tonne, soit 500 ch si on calcule bien ! Ce V8 en position centrale avant reçoit un carter sec pour se placer au plus bas et est accouplé à une boîte manuelle Tremec à 6 rapports pouvant supporter jusqu’à 945 Nm… Il devrait donc y avoir de la marge !
Rapport Prix / Plaisir
Le but de cet exercice était de proposer à la vente une voiture de sport capable de rivaliser en termes de prix et de performance avec la référence 911 tout en avançant une implication de conduite presque disparue de nos jours, sans oublier le charme et l’exclusivité de ses lignes. Annoncées à plus de 320 km/h en vitesse de pointe et moins de 4 s au 0-100 km/h, ses performances sont parfaitement en phase avec celles de la concurrence, le tout pour un tarif avoisinant les 100.000 EUR.
Disponible courant 2018 pour la First Edition et en 2019 pour les autres versions, la nouvelle Griffith nous apparaît aujourd’hui comme l’une des voitures de sport les plus pures et les plus désirables. En effet, en se positionnant à contre-courant des réalisations actuelles de plus en plus technologiques et avares en sensations, elle nous promet le retour de l’émotion des pures joies du pilotage… On est impatients de l’essayer !