A l’image de AMG chez Mercedes ou Motorsport chez BMW, Polestar est depuis 2015 le département performance de Volvo. Premier produit de cette union, la S60 Polestar a récemment subi une évolution notoire avec l’adoption d’un nouveau moteur…
Nous connaissons tous Audi Sport, Mercedes-AMG ou Motorsport chez BMW mais Polestar ? Connait pas ! Pourtant, cette entité qui compte déjà 20 ans d’existence est loin d’être méconnue sur les circuits du nord de l’Europe et plus récemment dans le championnat WTCC où deux de ses bolides bleus se battent dans le peloton des Honda, Lada et autres Citroën. Comme ce fut le cas pour AMG avec Mercedes, ce préparateur a été racheté par Volvo (en juillet 2015) pour en faire son département sportif officiel avec pour premiers fruits les S60 / V60 Polestar… La question est donc de savoir ce que vaut vraiment cette première vraie sportive nordique !
La couleur du sport
Comme pour ses voitures de courses, le « Cyan Blue » est la couleur fétiche de Polestar (ndlr. l’écurie de compétition Polestar vient d’être rebaptisée « Cyan Racing ») et celle qu’arborait notre voiture d’essai. Ainsi configurée, notre S60 ne passait pas inaperçue… un peu comme les Audi RS bleues des années 1990 pour les plus vieux ! Avec cette teinte, ses grosses jantes de 20 pouces, ses suspensions rabaissées, sa double sortie d’échappement et ses subtils appendices aérodynamiques, le look de notre S60 ne laisse planer aucun doute sur ses prétentions, on a bien affaire à une berline très sportive ! L’habitacle sombre de notre exemplaire est, lui, plus sobre avec juste des sièges sport qui réussissent à préserver le confort typique de la marque. Et c’est probablement depuis l’intérieur qu’on réalise que le modèle n’est plus tout récent, comme en témoigne son système multimédia par exemple.
Un moteur et des suspensions
Les deux éléments qui caractérisent sans conteste cette sportive sont le nouveau moteur ultraperformant et ses suspensions issues de la compétition. Son 4 cylindres suralimenté de 2 litres est gavé par un turbocompresseur et secondé par un compresseur mécanique, une technique connue pour extraire le maximum de puissance d’un « petit » moteur. Dans la pratique, le compresseur mécanique s’enclenche dès les bas régimes et passe ensuite la main au turbo qui est dimensionné pour souffler plus fort dans les cylindres du 2 litres. Cela donne une puissance de 367 ch disponible vers 6000 tr/min et un couple de 470 Nm présent, lui, dès 3100 tr/min.
Un sacré changement par rapport à la précédente version qui était équipée du plus sage 6 cylindres de 3 litres.
Le but de cette opération étant d’augmenter la puissance tout en réduisant la consommation par le biais d’un moteur plus compact, léger et efficient. C’est encore plus radical du côté des suspensions avec des combinés réglables manuellement (en compression comme en détente) du spécialiste Öhlins, la référence dans le domaine. On termine ce tour technique avec la boite auto 8 rapports, excellente mais pas très sportive, qui envoie la force motrice aux 4 roues via un système de type Haldex.
En route
N’ayant pu tester cette S60 que sur route, il nous a été difficile de cerner ses véritables capacités sportives. Cependant il apparaît clair que son moteur débordant de santé est la pièce maîtresse de cette auto. Coupleux et puissant, il nous a impressionné par ses capacités de relance et d’accélération. On aura par contre été un peu déçu par ses suspensions qui nous ont paru trop raides pour un usage quotidien en compromettant fortement le confort d’autant que le dynamisme de comportement est entaché par le poids trop élevé de la S60. Finalement, nous aurions tendance à dire qu’elle se positionne « entre 2 chaises » soit trop sportive pour être confortable ou trop lourde pour être réellement sportive. Mais ne soyons pas trop sévères avec cette première réalisation de Polestar qui ne pourra que progresser pour ses prochains modèles… dont le prochain vient de pointer le bout du nez sous la forme d’un coupé !